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TITRE DU ROMAN : - Le commencement
- L'homme
Liste des personnages : Kim Eton, Alejandro del Vampironas, Andrew Démestras, Alessa Mi Epard, Lise Emile, Alicia Payo, Tim Eton, Maël mei Del
Peut-être une carte du continent, ou peut être pas
Chronologique ou pas ? Non
(à suivre)
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Souvenir fugace<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Personnes qui lui sont chers<o:p></o:p>
Noire idées<o:p></o:p>
JEB<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
Debout dans lembrassure de la porte, aussi immobile quune statue, Kim sentit quelle allait seffondrer. Savisant que ça lui serait fatal, elle fit un effort pour calmer les battements de son cur, et, tout en continuant à fixer le regard de lhomme, elle analysa la situation sous tous les angles. Mais elle eut beau imaginer plusieurs solutions possible à ce problème, une seule conclusion simposait dans son esprit : elle allait mourir.<o:p></o:p>
Si elle tentait de se saisir de son couteau situé à lintérieur de sa botte, il aurait largement le temps de la tuer et de faire disparaitre son corps. Décidément, son manque de sommeil tombait très mal : ces réflexes étaient considérablement ralentis, et son esprit réfléchissait à vitesse réduite. Elle ne pouvait rien faire. Quand à senfuir, ce nétait même pas envisageable : il bloquait toute les issus, mis à part celle qui se trouvai derrière elle. Et si jamais elle lui tournait le dos, il en profiterait pour dégainer son poignard accroché à sa ceinture et la tuer par-derrière. Non. La seule solution serait dobéir à la réceptionniste, dentrer dans lascenseur pour lui montrer sa chambre et essayer de lui prendre son couteau et de le lui enfoncer dans le cur. Cétait une solution suicidaire, certes, mais elle navait pas dautres choix, sauf celui de lui tendre son cou pour mieux se faire égorger, et cétait hors de question : elle préférait mourir en le combattant plutôt que dattendre les bras croisés que la mort veuille bien arrivée. Non, elle navait pas dautre choix que de se jeter dans la gueule du loup.<o:p></o:p>
-Eh ben la nouvelle, railla Natacha, la réceptionniste, interrompant la réflexion de la jeune femme. Tu attends quoi pour accompagner le client jusquà sa chambre ? Quon te prenne par la main ?<o:p></o:p>
Elle se mit à éclater dun rire jovial, même hystérique, qui fit retentir dans lesprit de Kim une sonnette dalarme, qui sortit soudain de sa torpeur et se mit à réfléchir à vitesse normale. Cétait improbable, voir même impossible quelle nait pas entendu parler, sinon assisté à la mort de Magalie. Vu les nouvelles mesures de sécurités mis en place depuis ce triste jour, tout le monde devaient savoir que lassassin portait une capuche noire. Natacha ne pouvait lignorer, même si elle ne se trouvait pas sur les lieux lors du meurtre. Une seule possibilité simposait dans lesprit de Kim : elle lavait fait exprès ! Mais pourquoi ? Lui ferait-elle courir des risques inconsidérés dans le seul but sassouvir une vengeance personnel ? Ou bien - et cette hypothèse lui fit froid dans le dos - , Natacha connaissait elle sa véritable identité ? Mais comment aurait-elle pu la découvrir ? Kim ne parlait jamais de son passé, et avait effacé toute traces de son existence dans ce monde. A moins quelle ait oublié quelque chose ...<o:p></o:p>
Quelque chose qui risquerait de lui coûter chère <o:p></o:p>
Kim se reprit immédiatement : elle navait absolument rien oublié. Tous ce qui pouvait conduire à elle, tous ce qui risquait de la trahir avait été méticuleusement répertorié et effacé. Plus rien ne pouvait conduire à elle, elle le savait pertinemment. Alors comment se faisait-il quil se trouvait là, devant elle, à la regarder du moins elle le pense droit dans les yeux ? <o:p></o:p>
Quelques minutes plus tôt, Kim navait quune seule idée en tête : venger la mort de ses parents, tuer leur assassin pour pouvoir enfin sortir dehors sans avoir peur de mourir, égorgé dans une ruelle sombre. Alors pourquoi la peur lenvahissait-elle ainsi ? Pourquoi restait-elle pétrifiée, incapable démettre le moindre son ? Elle ne se lexpliquait pas. Tout ce quelle savait, cétait quil fallait en finir avec cette histoire, dune manière ou dune autre.<o:p></o:p>
Alors un peu plus tôt ou un peu plus tard <o:p></o:p>
Elle inspira à fond une grande bouffée doxygène, se tourna vers Natacha et lui dit dune voix qui, du moins lespérait-elle, ne tremblait pas :<o:p></o:p>
- Jy vais de ce pas madame. Quelle est le numéro de la chambre ?<o:p></o:p>
Bouche bée, la réceptionniste la regarda avec effarement. Puis elle parvint, au bout de quelques secondes, à articuler lamentablement :<o:p></o:p>
- Ch Chambre 213. Voici la clef.<o:p></o:p>
- Bien. Veuillez me suivre, monsieur. Voudriez-vous que je vous apporte un café, madame, lorsque jaurai emmené cet homme dans sa chambre ?<o:p></o:p>
- N...non merci. Ce ne sera pas nécessaire.<o:p></o:p>
Elle attacha la clef à sa ceinture, puis passa devant la réceptionniste, encore sous le choc, en lui décochant un regard noir, et se dirigea en direction de lascenseur, accompagné par lhomme qui ne la quittait pas dune semelle.<o:p></o:p>
Au fur et à mesure quelle sapprochait de lissue fatale, Kim se surpris à penser à la réaction des clients lorsquil la verrait quelques heures plus tard dans lascenseur, égorgé et vidé de son sang. Se mettraient-ils à crier pour avertir le personnel ? Partiraient-ils en courant, terrorisés et marqué à vie par ce quils venaient de voir ? Ou bien resteraient-ils debout, pétrifiés, à regarder son corps exsangue A moins, bien sûr, que lhomme ne transporte son corps pour dissimuler le crime quil avait commis ? Mettrait-il le feu à lhôtel, comme il lavait fait lors de son précédent crime, ou se contenterait-il de nettoyer lascenseur pour dissimuler les traces de sang ? Et si jamais Natacha la découvrait, gisant sur le sol, ses yeux devenus vitreux braqués sur elle, regretterait-elle de lui avoir confié cette mission ? Aurait-elle des remords à lidée de ne pas avoir appelé la police ou se mettrait-elle à rire, se réjouissant du destin funeste de la jeune femme ? Kim ne voulait pas mourir, et encore moins dans un ascenseur sans que personne ne sen rendent compte. Elle refusait de mourir des mains de lhomme qui avait assassiné ses parents. Elle se battrait, jusquau bout, même si elle se doutait de lissu de la bataille. Elle ne se laissera pas faire. Elle ne sest jamais laisser faire. Pas même lorsquelle avait six ans, dans la voiture de son oncle, lorsque sa vie a changé du tout au tout <o:p></o:p>
Elle refoula la vague de souvenir désagréable qui se pressaient dans sa tête et regarda droit devant elle. Le couloir, quelle avait toujours trouvé trop long, paru soudain étonnement court, comme sil rétrécissait pour précipiter sa fin. On aurait dit quil se moquait delle, avec ces tableaux dhommes célèbres qui arboraient tous un sourire narquois, presque moqueur. Ils la regardaient fixement, avec leurs yeux si expressifs, et pourtant si immobile, sans vies. Elle ne se souvenait pas avoir jamais remarqué le nombre incroyable de photos et de tableaux qui ornementaient le couloir. Elle se sentit soudain à létroit, oppressé par tous les tableaux accroché aux murs. Elle entendait presque leurs voix, voyait presque leurs lèvres bouger. Elle avait limpression quils lappelaient, et quils lui délivraient des messages dans un murmure de telle sortes quelle seule les entendait. Ils semblaient tous parler en même temps, dans un brouhaha incessant doù elle parvint malgré tout à isoler quelques bribes de conversation :<o:p></o:p>
- Tu vas mourir <o:p></o:p>
- Viens nous rejoindre <o:p></o:p>
- Nous nous occuperons bien de toi, tu verras .<o:p></o:p>
- Naie pas peur <o:p></o:p>
Kim sentit de la sueur froide ruisseler dans son dos et sur son front. Elle ne comprenait plus rien. Elle nétait même plus en état de réfléchir, à vrai dire. Si ça se trouve, ce nétait rien de plus quun cauchemar, pensa t-elle avec un ricanement nerveux. Elle allait sans doute se réveiller dans son lit, en nage et le cur battant à tout rompre, à labri de tout danger, et se sentant incroyablement stupide à lidée davoir eu si peur.<o:p></o:p>
Ce serait possible, et même plus que probable, à un détail près : cela faisait trois semaines quelle se répétait ça, et elle ne sest jamais réveillé de cet enfer <o:p></o:p>
Au bout dun laps de temps trop court aux yeux de Kim, ils finissaient par atteindre le bout du couloir. Elle appuya sur le bouton et attendit que lascenseur veuille bien venir jusquà eux, scellant ainsi le destin de la jeune femme. Quelques secondes après, il arriva dans un bruit sinistre, presque grinçant.<o:p></o:p>
Inspirant à fond, elle entra dans lascenseur, suivit de très près par lhomme.<o:p></o:p>
Une fois quil eut franchit les portes, elle appuya sur le bouton sur 2ème étage, et attendit nerveusement que lascenseur se mette en marche. Son cur battait si fort dans sa poitrine quil était impossible que lhomme ne lentende pas. Respirant lentement, elle essaya de diminuer son rythme cardiaque, tout en restant aux aguets, à laffut du moindre mouvement ou dun quelconque bruit suspect. Au bout de quelques secondes de silence pesant, il prit la parole dune voix douce :<o:p></o:p>
- Vous allez bien, mademoiselle ? Jai limpression que vous êtes légèrement tendu.<o:p></o:p>
Comment pouvait lui parler ainsi, lui qui avait assassiné ses parents ? Sen était trop, elle en avait assez ! Dun bond, elle sélança sur lui, son couteau tout juste dégainé dans sa main, prête à danser avec la mort. Lhomme, dabord stupéfait, ne réagit pas immédiatement : il resta planté là, les bras le long du corps, attendant certainement quelle lui saute dessus pour dégainer son couteau et légorger. Lorsquelle fut sur lui, elle tenta de poignarder, mais avant quelle nen ait le temps, il la prit par la taille, la souleva sans le moindre effort apparent et la projeta contre le mur de lascenseur, où il limmobilisa. Se débattant vainement sur échapper à sa poigne de fer, elle tenta de prendre son deuxième couteau dans sa botte droite. Peine perdu : elle ne pouvait pratiquement pas bouger, et commençait à sentir sa gorge se serrer. Ce nétait vraiment pas le meilleur moment pour avoir une crise dasthme, mais elle ny pouvait rien. En plus, sa ventoline se trouvait dans la poche gauche de sa veste, et donc hors de portée : impossible de sen saisir, à moins bien sur de le repousser. Lui, faisant dans les soixante-dix kilos, et elle avec ses quarante kilos. Le combat semblait perdu davance, et pourtant elle essaya. Elle se tortilla et tenta de donner des coups afin de le faire reculer. Au bout de quelques secondes, elle fut forcée dadmettre quelle navait aucun moyen de sen sortir : soit elle mourrait dasphyxie, soit elle serait égorgée tel un porc.<o:p></o:p>
Soudain, il sécarta delle, ramassa le couteau posé par terre et lui demanda très calmement :<o:p></o:p>
- Donnez-moi le couteau planqué dans votre botte droite. Tout de suite !<o:p></o:p>
- Quest ce qui me dit que vous nallez pas me tuer lorsque je serais à terre ?<o:p></o:p>
- Donnez-le-moi ou je serais obligé de vous faire du mal, cette fois, et je vous assure que vous naimerez pas ça. Mais puisque vous semblez réticente, ajouta-il dune voix glaciale en voyant le regard dubitatif quelle lui lançait, je vous promets que je ne vous ferai aucun mal.<o:p></o:p>
- Rien ne me dit que vous la tiendrez, cette prétendue promesse, répliqua t-elle dune voix sifflante.<o:p></o:p>
- Je nai pas lhabitude de trahir une promesse que jai faite, répondit-il, scrutant le moindre de ses mouvement. De plus, je ne trouve pas que cela soit loyal de tuer une personne qui na pas la possibilité de se battre, à moins que ce ne soit absolument nécessaire, bien sûr. Mais sachez-le : si vous recommençait à faire ça, je me verrai dans lobligation de vous tuer.<o:p></o:p>
Aussi incroyable que se fut, Kim le crut. Il navait aucune raison de mentir, après tout. De plus, plus vite elle obéirait, pus vite elle pourrait prendre son inhalateur. Elle commençait à avoir la tête qui tourne, ce qui nétait vraiment pas bon signe. Il allait de toute façon la tuer après. Elle se baissa donc lentement, pris son couteau et le lui tendit. <o:p></o:p>
- Merci, vous avez pris la bonne décision dit-il dune voix glaciale<o:p></o:p>
Soudain, elle sécroula sur le sol, la respiration sifflante, sa tête tournant comme une toupie, le visage aussi pâle dun cadavre. Elle paniquait trop, et ne pouvait presque plus respirer, tant sa gorge la serrait. Lhomme la regarda un moment, puis à son grand étonnement vint sagenouiller auprès delle et lui demanda dune voix qui semblait radouci, et même légèrement inquiète :<o:p></o:p>
- Que vous arrive t-il ? Vous avez la respiration sifflante <o:p></o:p>
- Pouvez-vous prendre linhalateur qui est dans ma poche droite ? Parvint-elle à articuler dune voix si faible quelle ne fut pas sur quil ait entendu.<o:p></o:p>
Mais il lavait écouté. Il fouilla rapidement dans la poche droite de la jeune femme, et en sortit le fameux inhalateur.<o:p></o:p>
- Ouvrez la bouche, dit ordonna t-il<o:p></o:p>
Dés que le produit fut injecté dans son organisme, Kim se sentit mieux. Elle recommença à respirer normalement, et sa tête cessa de lui tourner. Elle se releva avec difficulté, et le regarda avec étonnement.<o:p></o:p>
- Pourquoi diable mavez-vous aider ? lui demanda t-elle. Je je ne comprends plus rien.<o:p></o:p>
- Javoue que là je ne peux pas vous aider, répondit-il. Pourquoi pensez-vous que je naurais pas dû vous venir en aide ?<o:p></o:p>
- Mais, vous vous êtes ici pour me tuer ! Vous auriez du me laisser crever ! Où bien mégorger de vos propres mains ! Ce nest pas logique ! Pourquoi me sauver pour me tuer ensuite ?<o:p></o:p>
Il la regarda un moment avec étonnement, puis lui dit simplement :<o:p></o:p>
- Vous avez du me confondre avec quelquun dautre, vu que je nai aucune envie de vous tuer. Je ne vous connais même pas !<o:p></o:p>
- Si vous nêtes pas celui qui veut me tuer, enlever votre capuche !<o:p></o:p>
Elle avait ordonné cela dune vois assuré, car sil y avait une chose quelle savait sur le meurtrier de ses parents, cétait celle là : il nenlevait jamais sa capuche, même lorsquil faisait beau. Il faisait cela pour que lon ne devine pas sa véritable identité. Si lhomme devant lui était bien, le meurtrier de ses parents, il nenlèverait sa capuche sous aucun prétexte.<o:p></o:p>
Cest pourtant ce quil fit.<o:p></o:p>
Sous la capuche de trouvait un jeune homme légèrement plus âgée quelle et sans conteste très séduisant. Ces cheveux court, en bataille, lui donnait un air faussement négligé. Ses yeux quand à eux, dun bleu pâle tirant sur le vert, pétillaient de malice et semblait lui dire dune voix muette « je tai cloué le bec ». Elle remarqua pourtant quelques cicatrices sur son visage, et une plaie qui navait pas fini de cicatriser au coin de lil.<o:p></o:p>
Fronçant les sourcils, elle lui demanda dune voix timide en lui montrant la coupure :<o:p></o:p>
- Cest moi qui vous aie fait ça ?<o:p></o:p>
- De quoi ? (il toucha la coupure quelle lui avait montré et sourit) Ah, cette égratignure ? Non, celle là date de quatre-cinq jours environ. <o:p></o:p>
- Comment vous ?<o:p></o:p>
- Il faudrait mieux que vous ne le sachiez pas.<o:p></o:p>
- Pourquoi ?<o:p></o:p>
- Je nai pas envie effrayer.<o:p></o:p>
Ce fut sur cette réponse, non seulement énigmatique mais qui en plus faisait froid dans le dos, que la porte de lascenseur souvrit sur un groupe de personnes qui attendait de descendre afin daller au bar de lhôtel, sans doute. Brusquement, Kim se rappela que son client tenait à la main les couteaux quil lui avait prit lors de leurs « duel ». Elle se retourna brusquement vers lui, et vit que ces mains étaient vides. Mais où diable avait-il caché les couteaux ? Avant quelle nait eu le temps de se pencher sur le sujet, il la poussa délicatement en dehors de lascenseur, laissant ainsi le champ libre aux autres clients de lhôtel qui purent ainsi sengouffrer à lintérieur tel un troupeau déléphants.<o:p></o:p>
Reprenant ses esprits, elle se dirigea vers la chambre 213, ouvrit la porte à laide de la clef, toujours attaché à sa ceinture malgré laffrontement qui avait eu lieu dans lascenseur, et lui fit signe dentrer. <o:p></o:p>
Une fois dans le salon, il posa son sac sur la table, se pencha et retira de sa botte les deux couteaux de la jeune femme, quil lui tendit en disant, tout sourire :<o:p></o:p>
- Je vous les rends mademoiselle, mais vous devez me promettre de ne plus essayer de mégorger avec. Marché conclu ?<o:p></o:p>
- Ca dépend de vous, lui répondit-elle, la voix teinté damertume, un sourire forcé aux lèvres, si vous tenter de me faire du mal, je me verrais contraint de rompre cette promesse.<o:p></o:p>
- Vous nen aurez pas loccasion.<o:p></o:p>
- Vous me connaissez mal.<o:p></o:p>
Il la regarda, les sourcils légèrement froncés, et lui répondit, mi-figue mi-raisin :<o:p></o:p>
- Jai limpression que vous êtes une mauvaise perdante, mademoiselle. Vous ne devriez pas vous en faire uniquement parce que je vous ai battu dans lascenseur, vous savez. Jai lhabitude de me battre en duel depuis que je suis petit, que ce soit à mains nues ou à laide de poignard. Vous naviez aucune chance. Alors arrêtez de vous formaliser à cause de ça, la vie continue.<o:p></o:p>
- Vous ne savez pas de quoi vous parlez, et arrêtez pour lamour du ciel de mappeler mademoiselle !<o:p></o:p>
- Alors dites-moi, comment dois-je vous appeler ?<o:p></o:p>
Elle remarqua alors quil avait un léger accent quelle ne connaissait pas : il avait tendance à rouler légèrement les « r », et à accentuer la dernière syllabe de chaque mot, ce qui donnait à la phrase une tonalité très agréable à loreille. Se concentrant finalement sur la question quil venait de poser, elle réfléchit un moment, la mine pensive, et fut sur le point de lui donner son nom demprunt, mais finalement décida de jouer franc jeu avec lui, même si cétait risqué :<o:p></o:p>
- Appelez-moi Kim, ça sera plus simple<o:p></o:p>
- Dans ce cas, honorez-moi en mappelant Alejandro<o:p></o:p>
Kim le regarda un moment, les yeux ronds, et lâcha :<o:p></o:p>
- Vous êtes vraiment bizarre, comme mec.<o:p></o:p>
- Que voulez-vous dire ? demanda-il, un peu interloqué <o:p></o:p>
- Vous parlez bizarrement, en articulant un peu trop les mots, par exemple. Et vous vous tenez étrangement droit, pour un adolescent. Au fait, quel âge avez-vous ?<o:p></o:p>
- Jai 18 ans<o:p></o:p>
- Cest bien ce que je dis : vous avez à peine deux ans de plus que moi, et pourtant vous parlez comme un adulte. Bon sang, pourquoi vous exprimez-vous comme ça ? Cest vraiment bizarre, et en plus si vous parlez comme ça aux adultes, ils se demanderont si vous ne vous moquez pas deux. Soyez un peu plus détendu, vous verrez les gens ne vous regarderont plus de travers.<o:p></o:p>
- Je ne vois pas pourquoi le fait de sexprimer correctement est un problème<o:p></o:p>
- Sen est un étant donné quaucun adolescent na lhabitude de parler comme ça, répliqua-t-elle au tac au tac, on a vraiment limpression que vous êtes de la haute société à vous entendre parlez, et les gens riche ne font pas lunanimité ici. Alors si vous tenez à la vie, essayez de vous exprimer comme une personne de votre âge.<o:p></o:p>
- Daccord, daccord, jai compris, pas la peine dinsister !<o:p></o:p>
- Bien. Dans ce cas, je vous laisse dans votre chambre. Il y a un bar au rez-de-chaussée, si vous voulez boire quelque chose, que ce soit un jus dorange ou une vodka, comme vous avez plus de 16 ans vous pouvez consommer tout ce que vous voulez, sans bien sûr faire dans lexcès. Vous navez même pas besoin demporter de largent avec vous : on mettra la boisson sur le compte de la chambre, et vous nous paierez à la fin de votre séjour. Ah, jallais oublier : surtout ne portez pas votre capuche relevé à lintérieur de lhôtel. Les réceptionnistes seraient bien capables dappeler les soldats noirs, et vous ne reverrez plus jamais la lumière du jour.<o:p></o:p>
Il se mit à rire doucement tout en marmonnant quelque chose dans sa barbe, quelque chose que Kim ne comprit pas.<o:p></o:p>
- Pourquoi riez-vous ?<o:p></o:p>
- Oh, pour rien. Cest juste la dernière phrase que vous avez dite qui ma fait rire.<o:p></o:p>
- Je ne vois pas ce quil y a de drôle, personnellement. Vous verrez, lorsque les soldats vous tomberont dessus vous rigolerez beaucoup moins. Sur ceux, je vous souhaite une bonne soirée, ajouta-t-elle, légèrement vexé par la désinvolture quil manifestait.<o:p></o:p>
- Attendez, lui fit-il alors quelle sapprêtait à sortir de la pièce, je suis désolé, je ne me moquais pas de vous, je vous le promets. Je ne voulais pas vous vexer, et si cest le cas, jen suis désolé. Bref. Et si jai envie de vous parler, quest-ce-que je fais, je demande à la réception ?<o:p></o:p>
- Non, surtout pas, sécria-t-elle, soudain affolée à lidée de ce qui se passait si jamais cela se produisait. Allez au bar, et demandez à voir Elizabeth Erizio. Et surtout faites attention à une chose : ne prononcez jamais mon vrai nom en public. <o:p></o:p>
- Pourquoi ? <o:p></o:p>
- Lhomme qui me cherche pourrait me retrouver grâce à ça.<o:p></o:p>
Sur ceux, elle tourna les talons et quitta précipitamment la pièce, sous le regard interrogateur du jeune homme.<o:p></o:p>
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Accroupi sous le seul arbre qui se trouvait sur le terrain, luttant contre la pluie et le froid qui semblait sêtre abattue sur la ville, lhomme attendait. Ses yeux dun noir dencre, rivés sur la maison, captaient le moindre mouvement émanant de la fameuse demeure familiale. Il étudiait tous les détails du terrain, repérant les différence de niveaux du sols, pour pouvoir se déplacer en faisant le moins de bruits possible lorsque les circonstances lexigeraient. Pour linstant, il se contentait lobserver, et ne devait pas agir avant que le moment ne soit venu. Il avait une mission à accomplir, et le plus petit contretemps, la plus petite hésitation pouvait réduire à néant tous les efforts quil avait fourni jusque là. Trop importante à ses yeux, cette mission ne devait pas être effectué par lun de ses subordonnés. Il devait la réaliser lui-même. Et il ne devait pas échouer
Cela faisait plus de deux heures quil patientait en silence, dans le froid mordant de la nuit, le moment propice pour agir. Mais ce nétait, heureusement, pas la première fois quil venait là-bas pour sonder le terrain. Pendant deux mois, il avait suivi le quotidien de cette petite famille, épiant leurs faits et gestes à longueur de journée. Il connaissait leurs emploi du temps par cur, à force de les observer : lheure à laquelle chacun des trois habitant de la maison se réveillent, lheure à laquelle ils se couchent, tout cela avait de limportance à ses yeux. Chaque détail comptait lorsque lon effectuait ce genre de mission, car plus on en savait, plus on avait de chance que la mission soit un franc succès
Soudain, il vit à lintérieur de la maison le signal quil attendait. Ca y est, le moment fatidique était arrivé. Oui, il allait accomplir sa mission, ceux pourquoi il était venu, et ceux pourquoi il avait attendu tout ce temps
Quittant aussi silencieusement que possible sa cachette improvisée, il se dirigea vers la maison à pas de loup, prenant garde à ne pas marcher sur des brindilles ou tout autre élément qui pourrait trahis sa présence et saboter son plan. Une fois arrivé devant la porte, il sortit de sa poche une épingle à nourrice et entreprit de crocheter la serrure de la porte. Il y parvint au bout dun long moment, et poussa la porte, qui souvrit à la volée.
Avançant sur la pointe des pieds, sa cape frôlant le sol sans faire le moindre bruits, il inspecta de plus près la demeure dans laquelle il était entré, et quil avait observé durant deux long mois.
Toutes les pièces semblaient désertes, ce qui navait rien détonnant à cette heure tardive. Fidèle à ces habitudes, il se dirigea vers la cuisine, sassit sur une chaise et attendit dans le silence, guettant le moindre bruits de pas. Il entra dans une sorte de transe et appela le père jusquà lui. La réponse ne se fit pas attendre longtemps : quelques minutes plus tard, celui-ci alluma la lumière de la cuisine. A moitié endormie, il ne remarqua pas tout de suite quil nétait pas seul dans la pièce. Lorsquil sen avisa, il était déjà trop tard : lhomme se jetait sur lui, lui coupant le souffle et lempêchant de crier. Il lui enfonça un tissu dans la bouche, pour quil némette plus le moindre son. Lhomme lagrippa par les cheveux, sortit son couteau à la lame incurvée de sa cape, et lui ouvrit proprement la gorge, projetant un geyser de sang dans la pièce. Il reposa la tête du cadavre pas terre, sécarta de sa victime et fut sur le point de se replonger dans sa transe lorsque lombre dune femme se dessina à embrasure de la porte. Habillée dune nuisette en soie dun rose pâle, elle semblait émerger dun long et profond sommeil. Pourtant, contrairement à feu son mari, elle se rendit compte tout de suite de ce quil se passait dans la pièce. Attrapant un couteau accroché au mur, elle le lança avec une dextérité inhabituelle pour une femme à moitié endormie. Lhomme lintercepta aussi facilement que sil sagissait dune vulgaire flèche en plastique et le renvoya à sa propriétaire légitime, qui neut dautre choix que de se baisser pour éviter le projectile. Profitant de son inattention, lhomme se jeta sur sa proie et la plaqua contre le mur, entravant tous ses mouvements. Il lui appliqua le couteau contre sa gorge, et lui murmura à loreille dune voix enjôleuse :
- As-tu quelque chose à dire avant de mourir, femme ?
- Tu arrives trop tard, lui dit-elle dune voix étouffé, je lai réveillé avant de venir te voir, et je lui ai dit de senfuir le plus vite possible. Elle est prête à accomplir sa destinée. Elle est bien plus forte que tout ce que vous avez pu imaginer, et elle vous tuera, toi et tous ceux de ta sale engeance
- Pas si je la tue en premier, lui susurra-t-il à loreille.
Il la retourna pour la regarder une dernière fois dans les yeux, puis légorgea, faisant gicler le sang sur le devant de sa cape. Il la balança ensuite sur le sol, aux côtés de son défunt mari. Captant un mouvement dans le couloir, il se retourna, et la vit. Celle quil devait éliminer à tout prix se tenait devant la porte, observant tour à tour les cadavres de ses parents et leur meurtrier. La jeune femme, sortant à peine de ladolescence, semblait étrangement calme et sûre delle. Lhomme capta son aura, et frissonna en sentant le pouvoir qui se dégageait de son corps si mince. Il banda tous les muscles de son corps pour lui sauter dessus, mais avant quil ait pu esquisser le moindre geste, elle tourna les talons et senfuit en courant.
Grognant de déception, il rangeant son couteau dans la poche intérieur de sa veste. Il avait fait tout cela pour rien ! Sa principale victime sétait envolée dans la nature, et il navait aucune idée de lendroit où elle se rendait. Pris dune inspiration, il se rendit dans la chambre de la jeune femme et feuilleta le répertoire de numéro de téléphone posé négligemment sur son bureau. Il trouva alors ce quil cherchait : le numéro et ladresse des amies de sa future victime. Il pris le calepin et le rangea dans une de ses poches, puis se dirigea dans la cuisine. Là, il chercha une allumette dans les innombrables tiroirs, en alluma une et mit le feu aux rideaux, pendu au dessus de la gazinière, quil alluma. Pour il sortit en prompt de la maison, quelques secondes à peine avant que celle-ci nexplose, projetant de nombreux éclats de verres dans les environs.
Maintenant, il devait retrouver la jeune fille, et lui faire subir le même sort que ses parents. Il ressortit le calepin contenant tout les numéros de téléphone des personnes qui partageaient la vie de la fille. Après lavoir examiné minutieusement, il finit par trouver le nom de la jeune femme. Il le remit dans la poche et sourit, satisfait.
Bientôt, lâme de la jeune femme irait rejoindre celles de ces parents
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