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  • TITRE DU ROMAN : - Le commencement

                                           - L'homme

     

    Liste des personnages : Kim Eton, Alejandro del Vampironas, Andrew Démestras, Alessa Mi Epard, Lise Emile, Alicia Payo, Tim Eton, Maël mei Del

    Peut-être une carte du continent, ou peut être pas

    Chronologique ou pas ? Non

    (à suivre)


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  • Souvenir fugace<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Personnes qui lui sont chers<o:p></o:p>

    Noire idées<o:p></o:p>

    JEB<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

                Debout dans l’embrassure de la porte, aussi immobile qu’une statue, Kim sentit qu’elle allait s’effondrer. S’avisant que ça lui serait fatal, elle fit un effort pour calmer les battements de son cœur, et, tout en continuant à fixer le regard de l’homme, elle analysa la situation sous tous les angles. Mais elle eut beau imaginer plusieurs solutions possible à ce problème, une seule conclusion s’imposait dans son esprit : elle allait mourir.<o:p></o:p>

                Si elle tentait de se saisir de son couteau situé à l’intérieur de sa botte, il aurait largement  le temps de la tuer et de faire disparaitre son corps. Décidément, son manque de sommeil tombait très mal : ces réflexes étaient considérablement ralentis, et son esprit réfléchissait à vitesse réduite.  Elle ne pouvait rien faire. Quand à s’enfuir, ce n’était même pas envisageable : il bloquait toute les issus, mis à part celle qui se trouvai derrière elle. Et si jamais elle lui tournait le dos, il en profiterait pour dégainer son poignard accroché à sa ceinture et la tuer par-derrière. Non. La seule solution serait d’obéir à la réceptionniste, d’entrer dans l’ascenseur pour lui montrer sa chambre et essayer de lui prendre son couteau et de le lui enfoncer dans le cœur. C’était une solution suicidaire, certes, mais elle n’avait pas d’autres choix, sauf celui de lui tendre son cou pour mieux se faire égorger, et c’était hors de question : elle préférait mourir en le combattant plutôt que d’attendre les bras croisés que la mort veuille bien arrivée. Non, elle n’avait pas d’autre choix que de se jeter dans la gueule du loup.<o:p></o:p>

                -Eh ben la nouvelle, railla Natacha, la réceptionniste, interrompant la réflexion de la jeune femme. Tu attends quoi pour accompagner le client jusqu’à sa chambre ? Qu’on te prenne par la main ?<o:p></o:p>

                Elle se mit à éclater d’un rire jovial, même hystérique, qui fit retentir dans l’esprit de Kim une sonnette d’alarme, qui sortit soudain de sa torpeur et se mit à réfléchir à vitesse normale. C’était improbable, voir même impossible qu’elle n’ait pas entendu parler, sinon assisté à la mort de Magalie. Vu les nouvelles mesures de sécurités mis en place depuis ce triste jour, tout le monde devaient savoir que l’assassin portait une capuche noire. Natacha ne pouvait l’ignorer, même si elle ne se trouvait pas sur les lieux lors du meurtre.  Une seule possibilité s’imposait dans l’esprit de Kim : elle l’avait fait exprès ! Mais pourquoi ? Lui ferait-elle courir des risques inconsidérés dans le seul but s’assouvir une vengeance personnel ? Ou bien - et cette hypothèse lui fit froid dans le dos - , Natacha connaissait elle sa véritable identité ? Mais comment aurait-elle pu la découvrir ? Kim ne parlait jamais de son passé, et avait effacé toute traces de son existence dans ce monde. A moins qu’elle ait oublié quelque chose ...<o:p></o:p>

                Quelque chose qui risquerait de lui coûter chère…<o:p></o:p>

                Kim se reprit immédiatement : elle n’avait absolument rien oublié. Tous ce qui pouvait conduire à elle, tous ce qui risquait de la trahir avait été méticuleusement répertorié et effacé. Plus rien ne pouvait conduire à elle, elle le savait pertinemment. Alors comment se faisait-il qu’il se trouvait là, devant elle, à la regarder – du moins elle le pense – droit dans les yeux ?  <o:p></o:p>

                Quelques minutes plus tôt, Kim n’avait qu’une seule idée en tête : venger la mort de ses parents, tuer leur assassin pour pouvoir enfin sortir dehors sans avoir peur de mourir, égorgé dans une ruelle sombre. Alors pourquoi la peur l’envahissait-elle ainsi ? Pourquoi restait-elle pétrifiée, incapable d’émettre le moindre son ? Elle ne se l’expliquait pas. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il fallait en finir avec cette histoire, d’une manière ou d’une autre.<o:p></o:p>

                Alors un peu plus tôt ou un peu plus tard …<o:p></o:p>

                Elle inspira à fond une grande bouffée d’oxygène, se tourna vers Natacha et lui dit d’une voix qui, du moins l’espérait-elle, ne tremblait pas :<o:p></o:p>

    -          J’y vais de ce pas madame. Quelle est le numéro de la chambre ?<o:p></o:p>

    Bouche bée, la réceptionniste la regarda avec effarement. Puis elle parvint, au bout de quelques secondes, à articuler lamentablement :<o:p></o:p>

    -          Ch … Chambre 213. Voici la clef.<o:p></o:p>

    -          Bien. Veuillez me suivre, monsieur. Voudriez-vous que je vous apporte un café, madame, lorsque j’aurai emmené cet homme dans sa chambre ?<o:p></o:p>

    -          N...non merci. Ce ne sera pas nécessaire.<o:p></o:p>

    Elle attacha la clef à sa ceinture, puis passa devant la réceptionniste, encore sous le choc, en lui décochant un regard noir, et se dirigea en direction de l’ascenseur, accompagné par l’homme qui ne la quittait pas d’une semelle.<o:p></o:p>

                Au fur et à mesure qu’elle s’approchait de l’issue fatale, Kim se surpris à penser à la réaction des clients lorsqu’il la verrait quelques heures plus tard dans l’ascenseur, égorgé et vidé de son sang. Se mettraient-ils à crier pour avertir le personnel ? Partiraient-ils en courant, terrorisés et marqué à vie par ce qu’ils venaient de voir ? Ou bien resteraient-ils debout, pétrifiés, à regarder son corps exsangue A moins, bien sûr, que l’homme ne transporte son corps pour dissimuler le crime qu’il avait commis ? Mettrait-il le feu à l’hôtel, comme il l’avait fait lors de son précédent crime, ou se contenterait-il de nettoyer l’ascenseur pour dissimuler les traces de sang ? Et si jamais Natacha la découvrait, gisant sur le sol, ses yeux devenus vitreux braqués sur elle, regretterait-elle de lui avoir confié cette mission ? Aurait-elle des remords à l’idée de ne pas avoir appelé la police ou se mettrait-elle à rire, se réjouissant du destin funeste de la jeune femme ? Kim ne voulait pas mourir, et encore moins dans un ascenseur sans que personne ne s’en rendent compte. Elle refusait de mourir des mains de l’homme qui avait assassiné ses parents. Elle se battrait, jusqu’au bout, même si elle se doutait de l’issu de la bataille. Elle ne se laissera pas faire. Elle ne s’est jamais laisser faire. Pas même lorsqu’elle avait six ans, dans la voiture de son oncle, lorsque sa vie a changé du tout au tout …<o:p></o:p>

                            Elle refoula la vague de souvenir désagréable qui se pressaient dans sa tête et regarda droit devant elle. Le couloir, qu’elle avait toujours trouvé trop long, paru soudain étonnement court, comme s’il rétrécissait pour précipiter sa fin. On aurait dit qu’il se moquait d’elle, avec ces tableaux d’hommes célèbres qui arboraient tous un sourire narquois, presque moqueur. Ils la regardaient fixement, avec leurs yeux si expressifs, et pourtant si immobile, sans vies. Elle ne se souvenait pas avoir jamais remarqué  le nombre incroyable de photos et de tableaux qui ornementaient le couloir. Elle se sentit soudain à l’étroit, oppressé par tous les tableaux accroché aux murs. Elle entendait presque leurs voix, voyait presque leurs lèvres bouger. Elle avait l’impression qu’ils l’appelaient, et qu’ils lui délivraient des messages dans un murmure de telle sortes qu’elle seule les entendait. Ils semblaient tous parler en même temps, dans un brouhaha incessant d’où elle parvint malgré tout à isoler quelques bribes de conversation :<o:p></o:p>

    -          Tu vas mourir…<o:p></o:p>

    -          Viens nous rejoindre…<o:p></o:p>

    -          Nous nous occuperons bien de toi, tu verras….<o:p></o:p>

    -          N’aie pas peur…<o:p></o:p>

    Kim sentit de la sueur froide ruisseler dans son dos et sur son front. Elle ne comprenait plus rien. Elle n’était même plus en état de réfléchir, à vrai dire. Si ça se trouve, ce n’était rien de plus qu’un cauchemar, pensa t-elle avec un ricanement nerveux. Elle allait sans doute se réveiller dans son lit, en nage et le cœur battant à tout rompre, à l’abri de tout danger,  et se sentant incroyablement stupide à l’idée d’avoir eu si peur.<o:p></o:p>

                            Ce serait possible, et même plus que probable, à un détail près : cela faisait trois semaines qu’elle se répétait ça, et elle ne s’est jamais réveillé de cet enfer…<o:p></o:p>

                            Au bout d’un laps de temps trop court aux yeux de Kim, ils finissaient par atteindre le bout du couloir. Elle appuya sur le bouton et attendit que l’ascenseur veuille bien venir jusqu’à eux, scellant ainsi le destin de la jeune femme. Quelques secondes après, il arriva dans un bruit sinistre, presque grinçant.<o:p></o:p>

                            Inspirant à fond, elle entra dans l’ascenseur, suivit de très près par l’homme.<o:p></o:p>

                            Une fois qu’il eut franchit les portes, elle appuya sur le bouton sur 2ème étage, et attendit nerveusement que l’ascenseur se mette en marche. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’il était impossible que l’homme ne l’entende pas. Respirant lentement, elle essaya de diminuer son rythme cardiaque, tout en restant aux aguets, à l’affut du moindre mouvement ou d’un quelconque bruit suspect. Au bout de quelques secondes de silence pesant, il prit la parole d’une voix douce :<o:p></o:p>

    -          Vous allez bien, mademoiselle ? J’ai l’impression que vous êtes légèrement tendu.<o:p></o:p>

    Comment pouvait lui parler ainsi, lui qui avait assassiné ses parents ? S’en était trop, elle en avait assez ! D’un bond, elle s’élança sur lui, son couteau tout juste dégainé dans sa main, prête à danser avec la mort. L’homme, d’abord stupéfait, ne réagit pas immédiatement : il resta planté là, les bras le long du corps, attendant certainement qu’elle lui saute dessus pour dégainer son couteau et l’égorger. Lorsqu’elle fut sur lui, elle tenta de poignarder, mais avant qu’elle n’en ait le temps, il la prit par la taille, la souleva sans le moindre effort apparent et la projeta contre le mur de l’ascenseur, où il l’immobilisa. Se débattant vainement sur échapper à sa poigne de fer, elle tenta de prendre son deuxième couteau dans sa botte droite. Peine perdu : elle ne pouvait pratiquement pas bouger, et commençait à sentir sa gorge se serrer. Ce n’était vraiment pas le meilleur moment pour avoir une crise d’asthme, mais elle n’y pouvait rien. En plus, sa ventoline se trouvait dans la poche gauche de sa veste, et donc hors de portée : impossible de s’en saisir, à moins bien sur de le repousser. Lui, faisant dans les soixante-dix kilos, et elle avec ses quarante kilos. Le combat semblait perdu d’avance, et pourtant elle essaya. Elle se tortilla et tenta de donner des coups afin de le faire reculer. Au bout de quelques secondes, elle fut forcée d’admettre qu’elle n’avait aucun moyen de s’en sortir : soit elle mourrait d’asphyxie, soit elle serait égorgée tel un porc.<o:p></o:p>

    Soudain, il s’écarta d’elle, ramassa le couteau posé par terre et lui demanda très calmement :<o:p></o:p>

    -          Donnez-moi le couteau planqué dans votre botte droite. Tout de suite !<o:p></o:p>

    -          Qu’est ce qui me dit que vous n’allez pas me tuer lorsque je serais à terre ?<o:p></o:p>

    -          Donnez-le-moi ou je serais obligé de vous faire du mal, cette fois, et je vous assure que vous n’aimerez pas ça. Mais puisque vous semblez réticente, ajouta-il d’une voix glaciale en voyant le regard dubitatif qu’elle lui lançait, je vous promets que je ne vous ferai aucun mal.<o:p></o:p>

    -          Rien ne me dit que vous la tiendrez, cette prétendue promesse, répliqua t-elle d’une voix sifflante.<o:p></o:p>

    -          Je n’ai pas l’habitude de trahir une promesse que j’ai faite, répondit-il, scrutant le moindre de ses mouvement. De plus, je ne trouve pas que cela soit loyal de tuer une personne qui n’a pas la possibilité de se battre, à moins que ce ne soit absolument nécessaire, bien sûr. Mais sachez-le : si vous recommençait à faire ça, je me verrai dans l’obligation de vous tuer.<o:p></o:p>

                Aussi incroyable que se fut, Kim le crut. Il n’avait aucune raison de mentir, après tout. De plus, plus vite elle obéirait, pus vite elle pourrait prendre son inhalateur. Elle commençait à avoir la tête qui tourne, ce qui n’était vraiment pas bon signe. Il allait de toute façon la tuer après. Elle se baissa donc lentement, pris son couteau et le lui tendit.        <o:p></o:p>

    -          Merci, vous avez pris la bonne décision dit-il d’une voix glaciale<o:p></o:p>

    Soudain, elle s’écroula sur le sol, la respiration sifflante,  sa tête tournant comme une toupie, le visage aussi pâle d’un cadavre. Elle paniquait trop, et ne pouvait presque plus respirer, tant sa gorge la serrait. L’homme la regarda un moment, puis à son grand étonnement vint s’agenouiller auprès d’elle et lui demanda d’une voix qui semblait radouci, et même – légèrement – inquiète :<o:p></o:p>

    -          Que vous arrive t-il ? Vous avez la respiration sifflante…<o:p></o:p>

    -          Pouvez-vous prendre l’inhalateur qui est dans ma poche droite ? Parvint-elle à articuler d’une voix si faible qu’elle ne fut pas sur qu’il ait entendu.<o:p></o:p>

    Mais il l’avait écouté. Il fouilla rapidement dans la poche droite de la jeune femme, et en sortit le fameux inhalateur.<o:p></o:p>

    -          Ouvrez la bouche, dit ordonna t-il<o:p></o:p>

    Dés que le produit fut injecté dans son organisme, Kim se sentit mieux. Elle recommença à respirer normalement, et sa tête cessa de lui tourner. Elle se releva avec difficulté, et le regarda avec étonnement.<o:p></o:p>

    -          Pourquoi diable m’avez-vous aider ? lui demanda t-elle. Je… je ne comprends plus rien.<o:p></o:p>

    -          J’avoue que là je ne peux pas vous aider, répondit-il. Pourquoi pensez-vous que je n’aurais pas dû vous venir en aide ?<o:p></o:p>

    -          Mais, vous…vous êtes ici pour me tuer ! Vous auriez du me laisser crever ! Où bien m’égorger de vos propres mains ! Ce n’est pas logique ! Pourquoi me sauver pour me tuer ensuite ?<o:p></o:p>

    Il la regarda un moment avec étonnement, puis lui dit simplement :<o:p></o:p>

    -          Vous avez du me confondre avec quelqu’un d’autre, vu que je n’ai aucune envie de vous tuer. Je ne vous connais même pas !<o:p></o:p>

    -          Si vous n’êtes pas celui qui veut me tuer, enlever votre capuche !<o:p></o:p>

    Elle avait ordonné cela d’une vois assuré, car s’il y avait une chose qu’elle savait sur le meurtrier de ses parents, c’était celle là : il n’enlevait jamais sa capuche, même lorsqu’il faisait beau. Il faisait cela pour que l’on ne devine pas sa véritable identité. Si l’homme devant lui était bien, le meurtrier de ses parents, il n’enlèverait sa capuche sous aucun prétexte.<o:p></o:p>

     C’est pourtant ce qu’il fit.<o:p></o:p>

    Sous la capuche de trouvait un jeune homme légèrement plus âgée qu’elle et sans conteste très séduisant. Ces cheveux court, en bataille, lui donnait un air faussement négligé. Ses yeux quand à eux, d’un bleu pâle tirant sur le vert, pétillaient de malice et semblait lui dire d’une voix muette « je t’ai cloué le bec ». Elle remarqua pourtant quelques cicatrices sur son visage, et une plaie qui n’avait pas fini de cicatriser au coin de l’œil.<o:p></o:p>

    Fronçant les sourcils, elle lui demanda d’une voix timide en lui montrant la coupure :<o:p></o:p>

    -          C’est moi qui vous aie fait ça ?<o:p></o:p>

    -          De quoi ? (il toucha la coupure qu’elle lui avait montré et sourit) Ah, cette égratignure ? Non, celle là date de quatre-cinq jours environ. <o:p></o:p>

    -          Comment vous … ?<o:p></o:p>

    -          Il faudrait mieux que vous ne le sachiez pas.<o:p></o:p>

    -          Pourquoi ?<o:p></o:p>

    -          Je n’ai pas envie effrayer.<o:p></o:p>

    Ce fut sur cette réponse, non seulement énigmatique mais qui en plus faisait froid dans le dos, que la porte de l’ascenseur s’ouvrit sur un groupe de personnes qui attendait de descendre afin d’aller au bar de l’hôtel, sans doute. Brusquement, Kim se rappela que son client tenait à la main les couteaux qu’il lui avait prit lors de leurs « duel ». Elle se retourna brusquement vers lui, et vit que ces mains étaient vides. Mais où diable avait-il caché les couteaux ? Avant qu’elle n’ait eu le temps de se pencher sur le sujet, il la poussa délicatement en dehors de l’ascenseur, laissant ainsi le champ libre aux autres clients de l’hôtel qui purent ainsi s’engouffrer à l’intérieur tel un troupeau d’éléphants.<o:p></o:p>

                Reprenant ses esprits, elle se dirigea vers la chambre 213, ouvrit la porte à l’aide de la clef, toujours attaché à sa ceinture malgré l’affrontement qui avait eu lieu dans l’ascenseur, et lui fit signe d’entrer. <o:p></o:p>

    Une fois dans le salon, il posa son sac sur la table, se pencha et retira de sa botte les deux couteaux de la jeune femme, qu’il lui tendit en disant, tout sourire :<o:p></o:p>

    -          Je vous les rends mademoiselle, mais vous devez me promettre de ne plus essayer de m’égorger avec. Marché conclu ?<o:p></o:p>

    -          Ca dépend de vous, lui répondit-elle, la voix teinté d’amertume, un sourire forcé aux lèvres, si vous tenter de me faire du mal, je me verrais contraint de rompre cette promesse.<o:p></o:p>

    -          Vous n’en aurez pas l’occasion.<o:p></o:p>

    -          Vous me connaissez mal.<o:p></o:p>

    Il la regarda, les sourcils légèrement froncés, et lui répondit, mi-figue mi-raisin :<o:p></o:p>

    -          J’ai l’impression que vous êtes une mauvaise perdante, mademoiselle. Vous ne devriez pas vous en faire uniquement parce que je vous ai battu dans l’ascenseur, vous savez. J’ai l’habitude de me battre en duel depuis que je suis petit, que ce soit à mains nues ou à l’aide de poignard. Vous n’aviez aucune chance. Alors arrêtez de vous formaliser à cause de ça, la vie continue.<o:p></o:p>

    -          Vous ne savez pas de quoi vous parlez, et arrêtez pour l’amour du ciel de m’appeler mademoiselle !<o:p></o:p>

    -          Alors dites-moi, comment dois-je vous appeler ?<o:p></o:p>

    Elle remarqua alors qu’il avait un léger accent qu’elle ne connaissait pas : il avait tendance à rouler légèrement les « r », et à accentuer la dernière syllabe de chaque mot, ce qui donnait à la phrase une tonalité très agréable à l’oreille. Se concentrant finalement sur la question qu’il venait de poser, elle réfléchit un moment, la mine pensive,  et fut sur le point de lui donner son nom d’emprunt, mais finalement décida de jouer franc jeu avec lui, même si c’était risqué :<o:p></o:p>

    -          Appelez-moi Kim, ça sera plus simple<o:p></o:p>

    -          Dans ce cas, honorez-moi en m’appelant Alejandro<o:p></o:p>

    Kim le regarda un moment, les yeux ronds, et lâcha :<o:p></o:p>

    -          Vous êtes vraiment bizarre, comme mec.<o:p></o:p>

    -          Que voulez-vous dire ? demanda-il, un peu interloqué <o:p></o:p>

    -          Vous parlez bizarrement, en articulant un peu trop les mots, par exemple. Et vous vous tenez étrangement droit, pour un adolescent. Au fait, quel âge avez-vous ?<o:p></o:p>

    -          J’ai 18 ans<o:p></o:p>

    -          C’est bien ce que je dis : vous avez à peine deux ans de plus que moi, et pourtant vous parlez comme un adulte. Bon sang, pourquoi vous exprimez-vous comme ça ? C’est vraiment bizarre, et en plus si vous parlez comme ça aux adultes, ils se demanderont si vous ne vous moquez pas d’eux. Soyez un peu plus détendu, vous verrez les gens ne vous regarderont plus de travers.<o:p></o:p>

    -          Je ne vois pas pourquoi le fait de s’exprimer correctement est un problème<o:p></o:p>

    -          S’en est un étant donné qu’aucun adolescent n’a l’habitude de parler comme ça, répliqua-t-elle au tac au tac, on a vraiment l’impression que vous êtes de la haute société à vous entendre parlez, et les gens riche ne font pas l’unanimité ici. Alors si vous tenez à la vie, essayez de vous exprimer comme une personne de votre âge.<o:p></o:p>

    -          D’accord, d’accord, j’ai compris, pas la peine d’insister !<o:p></o:p>

    -          Bien. Dans ce cas, je vous laisse dans votre chambre. Il y a un bar au rez-de-chaussée, si vous voulez boire quelque chose, que ce soit un jus d’orange ou une vodka, comme vous avez plus de 16 ans vous pouvez consommer tout ce que vous voulez, sans bien sûr faire dans l’excès. Vous n’avez même pas besoin d’emporter de l’argent avec vous : on mettra la boisson sur le compte de la chambre, et vous nous paierez à la fin de votre séjour. Ah, j’allais oublier : surtout ne portez pas votre capuche relevé à l’intérieur de l’hôtel. Les réceptionnistes seraient bien capables d’appeler les soldats noirs, et vous ne reverrez plus jamais la lumière du jour.<o:p></o:p>

    Il se mit à rire doucement tout en marmonnant quelque chose dans sa barbe, quelque chose que Kim ne comprit pas.<o:p></o:p>

    -          Pourquoi riez-vous ?<o:p></o:p>

    -          Oh, pour rien. C’est juste la dernière phrase que vous avez dite qui m’a fait rire.<o:p></o:p>

    -          Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle, personnellement. Vous verrez, lorsque les soldats vous tomberont dessus vous rigolerez beaucoup moins. Sur ceux, je vous souhaite une bonne soirée, ajouta-t-elle, légèrement vexé par la désinvolture qu’il manifestait.<o:p></o:p>

    -          Attendez, lui fit-il alors qu’elle s’apprêtait à sortir de la pièce, je suis désolé, je ne me moquais pas de vous, je vous le promets. Je ne voulais pas vous vexer, et si c’est le cas, j’en suis désolé. Bref. Et si j’ai envie de vous parler, qu’est-ce-que je fais, je demande à la réception ?<o:p></o:p>

    -          Non, surtout pas, s’écria-t-elle, soudain affolée à l’idée de ce qui se passait si jamais cela se produisait. Allez au bar, et demandez à voir Elizabeth Erizio. Et surtout faites attention à une chose : ne prononcez jamais mon vrai nom en public. <o:p></o:p>

    -          Pourquoi ? <o:p></o:p>

    -          L’homme qui me cherche pourrait me retrouver grâce à ça.<o:p></o:p>

    Sur ceux, elle tourna les talons et quitta précipitamment la pièce, sous le regard interrogateur du jeune homme.<o:p></o:p>


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  •               Accroupi sous le seul arbre qui se trouvait sur le terrain, luttant contre la pluie et le froid qui semblait s’être abattue sur la ville, l’homme attendait. Ses yeux d’un noir d’encre, rivés sur la maison, captaient le moindre mouvement émanant de la fameuse demeure familiale. Il étudiait tous les détails du terrain, repérant les différence de niveaux du sols, pour pouvoir se déplacer en faisant le moins de bruits possible lorsque les circonstances l’exigeraient. Pour l’instant, il se contentait l’observer, et ne devait pas agir avant que le moment ne soit venu. Il avait une mission à accomplir, et le plus petit contretemps, la plus petite hésitation pouvait réduire à néant tous les efforts qu’il avait fourni jusque là. Trop importante à ses yeux, cette mission ne devait pas être effectué par l’un de ses subordonnés. Il devait la réaliser lui-même. Et il ne devait pas échouer…

                 Cela faisait plus de deux heures qu’il patientait en silence, dans le froid mordant de la nuit, le moment propice pour agir. Mais ce n’était, heureusement, pas la première fois qu’il venait là-bas pour sonder le terrain. Pendant deux mois, il avait suivi le quotidien de cette petite famille, épiant leurs faits et gestes à longueur de journée. Il connaissait leurs emploi du temps par cœur, à force de les observer : l’heure à laquelle chacun des trois habitant de la maison se réveillent, l’heure à laquelle ils se couchent, tout cela avait de l’importance à ses yeux. Chaque détail comptait lorsque l’on effectuait ce genre de mission, car plus on en savait, plus on avait de chance que la mission soit un franc succès …

                Soudain, il vit à l’intérieur de la maison le signal qu’il attendait. Ca y est, le moment fatidique était arrivé. Oui, il allait accomplir sa mission, ceux pourquoi il était venu, et ceux pourquoi il avait attendu tout ce temps …

                Quittant aussi silencieusement que possible sa cachette improvisée, il se dirigea vers la maison à pas de loup, prenant garde à ne pas marcher sur des brindilles ou tout autre élément qui pourrait trahis sa présence et saboter son plan. Une fois arrivé devant la porte, il sortit de sa poche une épingle à nourrice et entreprit de crocheter la serrure de la porte. Il y parvint au bout d’un long moment, et poussa la porte, qui s’ouvrit à la volée.

                Avançant sur la pointe des pieds, sa cape frôlant le sol sans faire le moindre bruits, il inspecta de plus près la demeure dans laquelle il était entré, et qu’il avait observé durant deux long mois.

                Toutes les pièces semblaient désertes, ce qui n’avait rien d’étonnant à cette heure tardive. Fidèle à ces habitudes, il se dirigea vers la cuisine, s’assit sur une chaise et attendit dans le silence, guettant le moindre bruits de pas. Il entra dans une sorte de transe et appela le père jusqu’à lui. La réponse ne se fit pas attendre longtemps : quelques minutes plus tard, celui-ci alluma la lumière de la cuisine. A moitié endormie, il ne remarqua pas tout de suite qu’il n’était pas seul dans la pièce. Lorsqu’il s’en avisa, il était déjà trop tard : l’homme se jetait sur lui, lui coupant le souffle et l’empêchant de crier. Il lui enfonça un tissu dans la bouche, pour qu’il n’émette plus le moindre son. L’homme l’agrippa par les cheveux, sortit son couteau à la lame incurvée de sa cape, et lui ouvrit proprement la gorge, projetant un geyser de sang dans la pièce. Il reposa la tête du cadavre pas terre, s’écarta de sa victime et fut sur le point de se replonger dans sa transe lorsque l’ombre d’une femme se dessina à embrasure de la porte. Habillée d’une nuisette en soie d’un rose pâle, elle semblait émerger d’un long et profond sommeil. Pourtant, contrairement à feu son mari, elle se rendit compte tout de suite de ce qu’il se passait dans la pièce. Attrapant un couteau accroché au mur, elle le lança avec une dextérité inhabituelle pour une femme à moitié endormie. L’homme l’intercepta aussi facilement que s’il s’agissait d’une vulgaire flèche en plastique et le renvoya à sa propriétaire légitime, qui n’eut d’autre choix que de se baisser pour éviter le projectile. Profitant de son inattention, l’homme se jeta sur sa proie et la plaqua contre le mur, entravant tous ses mouvements. Il lui appliqua le couteau contre sa gorge, et lui murmura à l’oreille d’une voix enjôleuse :

                 -      As-tu quelque chose à dire avant de mourir, femme ?

                 -      Tu arrives trop tard, lui dit-elle d’une voix étouffé, je l’ai réveillé avant de venir te voir, et je lui ai dit de s’enfuir le plus vite possible. Elle est prête à accomplir sa destinée. Elle est bien plus forte que tout ce que vous avez pu imaginer, et elle vous tuera, toi et tous ceux de ta sale engeance

                 -       Pas si je la tue en premier, lui susurra-t-il à l’oreille.

    Il la retourna pour la regarder une dernière fois dans les yeux, puis l’égorgea, faisant gicler le sang sur le devant de sa cape. Il la balança ensuite sur le sol, aux côtés de son défunt mari. Captant un mouvement dans le couloir, il se retourna, et la vit. Celle qu’il devait éliminer à tout prix se tenait devant la porte, observant tour à tour les cadavres de ses parents et leur meurtrier. La jeune femme, sortant à peine de l’adolescence, semblait étrangement calme et sûre d’elle. L’homme capta son aura, et frissonna en sentant le pouvoir qui se dégageait de son corps si mince. Il banda tous les muscles de son corps pour lui sauter dessus, mais avant qu’il ait pu esquisser le moindre geste, elle tourna les talons et s’enfuit en courant.

                Grognant de déception, il rangeant son couteau dans la poche intérieur de sa veste. Il avait fait tout cela pour rien ! Sa principale victime s’était envolée dans la nature, et il n’avait aucune idée de l’endroit où elle se rendait. Pris d’une inspiration, il se rendit dans la chambre de la jeune femme et feuilleta le répertoire de numéro de téléphone posé négligemment sur son bureau. Il trouva alors ce qu’il cherchait : le numéro et l’adresse des amies de sa future victime. Il pris le calepin et le rangea dans une de ses poches, puis se dirigea dans la cuisine. Là, il chercha une allumette dans les innombrables tiroirs, en alluma une et mit le feu aux rideaux, pendu au dessus de la gazinière, qu’il alluma. Pour il sortit en prompt de la maison, quelques secondes à peine avant que celle-ci n’explose, projetant de nombreux éclats de verres dans les environs.

                Maintenant, il devait retrouver la jeune fille, et lui faire subir le même sort que ses parents. Il ressortit le calepin contenant tout les numéros de téléphone des personnes qui partageaient la vie de la fille. Après l’avoir examiné minutieusement, il finit par trouver le nom de la jeune femme. Il le remit dans la poche et sourit, satisfait.

                Bientôt, l’âme de la jeune femme irait rejoindre celles de ces parents …

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